vendredi 24 octobre 2008

L'Heptaméron (Marguerite de Navarre)


Auteur : Marguerite de Navarre

Titre original : l’Heptaméron

Première parution : 1559

Traduction : - (transcription par Michel François)



Quatrième de couverture :

La crue des eaux retient à Cauterets, où ils étaient en cure, dix dames et gentilshommes qui décident de se divertir en racontant chacun une histoire par jour : une histoire qui n’est pas inventée, tantôt gaie, tantôt grave, qui narre les aventures du désir, les drames et les comédies de l’amour.

Dix récits par jour et pendant sept jours : d’où le titre L’Heptaméron qui, en 1559 fut donné au recueil inachevé de la reine de Navarre, sœur de François Ier, et qui aurait dû comprendre dix journées, comme le Décaméron de Bocacce qui lui sert de modèle.

La parole certainement est réglée. Elle est également diverse, et sa liberté aussi bien que son humour nous enchantent. On raconte, en effet, mais ensuite on devise, et ce sont des conversations passionnées où chacun commente ou conteste les récits, médite sur la différence des sexes, les désordres de la chair, le vice et la vertu pour finalement lever le voile des apparences et mettre à nu le cœur humain.


Mon avis : ***

Cela faisait bien longtemps que je n’avais plus lu une littérature de laquelle je me sens si éloignée. La barrière de la langue, tout d’abord – le texte est rédigé en français moyen, les sens ou les connotations de certains mots ont changé, la grammaire aussi – qu’il faut parvenir à saisir de la manière la plus juste qui soit, ce qui m’a demandé une grande concentration.

Les noms des personnages, des anagrammes tordues qui refusaient de s’ancrer dans ma mémoire, et donc une peine énorme pour saisir les caractères des différents protagonistes. Il y a Hircan, le mari macho de Parlamente, celui que j’aimerais gifler. Parlamente, sa femme, sage et intelligente, Oisille, l’aînée, le calme, l’autorité naturelle, l’amour de la foi. Et les autres, que je suis incapable de distinguer.

Je me suis contenté pour l’heure de lire le roman, mais je pense que la lecture de l’introduction, assez fournie, m’aidera à y voir plus clair. Mais ce sera pour plus tard.

Comme il est dit sur le dos du livre, dix personnages, coincés dans un monastère suite à milles et une péripéties rocambolesques (poursuivis par un ours (nous sommes dans les Pyrénées) , menacés par des Brigands, rescapés de justesse de la noyade, etc.), il sont tous issue de la noblesse et ont tous frôlé la mort. Ils se retrouvent donc comme sur un radeau de la méduse, unis par les mêmes aventures, retenus pour le même motif.

Chaque jour, on y raconte des histoires d’intrigues amoureuses, on se moque des Cordeliers, on défend les femmes ou les hommes, on débat pour savoir qui a bien agit, pourquoi et comment.

Pour les hommes, l’honneur est d’avoir le plus de femmes à leur tableau de chasse ; pour les femmes, l’honneur est de ne pas figurer sur un tel tableau. On comprend dès lors aisément les différends entre la gente masculine et la gente féminine. D’ailleurs, plus on raconte d’anecdotes, plus on débat, moins on est d’accord.

Les récits n’apportent aucune solution au problème.

Pour ma part, j’aurais supporté ce roman un peu plus court, parce que, comme dans Candide, il y a un moment où ça va, on a compris.

Néanmoins, la longueur permet de s’habituer à cette langue un peu exotique et de s’amuser à des tournures de phrases d’une naïveté pas si innocente qu’elle en a l’air et très drôle.

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