lundi 15 décembre 2008

Baude Cordier, Belle, bonne, sage: un rondeau au XVe siècle - IV

Analyse de l’œuvre


Avant de procéder à l’analyse musicale au sens strict du terme, un bref regard sur le texte du rondeau et sa structure nous sera utile pour la compréhension de la composition.

Le poème, de la main de Cordier lui-même, est un rondeau articulé en hendécasyllabes regroupés en deux huitains. Le refrain, formé de deux hendécasyllabes, ouvre le rondeau. Il est suivi par quatre vers et la première strophe se termine par une reprise du refrain. Le second huitain fait précéder le refrain par quatre rimes et se termine avec une reprise des troisième et quatrième vers du premier huitain. Les rimes des deux huitains sont tout d’abord embrassées, et dans la seconde partie, croisées :

Belle, bonne sage, plaisant et gente, [a]
A ce jour cy que l’an se renouvelle [b]

Vous fais le don d’une chanson nouvelle [b]

Dedens mon cuer qui a vous se presente. [a]

De recepvoir ce don ne soyés lente, [a]

Et vous suppli, ma doulce damoyselle, [b]

Belle, bonne, sage, plaisant et gente, [a]

A ce jour cy que l’an se renouvelle [b]


Car tant vous aim que aillours n’ay mon entente [a]
Et sy sçay que vous este seule celle [b]

Qui fame avés que chascun vous appelle [b]

Flour de beauté sur toutes excellente. [a]
Belle, bonne, sage, plaisant et gente, [a]

A ce jour cy que l’an se renouvelle [b]

Vous fais le don d’une chanson nouvelle [b]

Dedens mon cuer qui a vous se presente. [a]



Nous voyons clairement les rimes avec la terminaison –ente, notées [a] et les rimes qui finissent en –elle, notées [b]. En groupant les vers par deux, on obtient les couples [a,b] et [b,a], que nous nommons respectivement A et B, ce qui nous permet de visualiser la structure type du rondeau : A-B-A-A-A-B-A-B.

Aucun commentaire: