jeudi 4 décembre 2008

* 4 * Déjeuner du matin (Jacques Prévert)

Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait
Avec la petite cuiller
Il a tourné
Il a bu le café au lait
Et il a reposé la tasse
Sans me parler
Il a allumé
Une cigarette
Il a fait des ronds
Avec la fumée
Il a mis les cendres
Dans le cendrier
Sans me parler
Sans me regarder
Il s'est levé
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis
Son manteau de pluie
Parce qu'il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder
Et moi j'ai pris
Ma tête dans ma main
Et j'ai pleuré.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour votre blog intelligent, sensible et ouvert sur le monde. A vous lire, je regrette de ne pas être germanophone mais au moins je peux lire le calendrier de l'Avent poétique! De plus, votre blog est visuellement très beau. Encore merci!

la. a dit…

Merci à vous pour tous ces beaux compliments, chère Sandrine!

Román a dit…

Quel joli « blog », le vôtre ! On ne trouve ici que de la beauté la plus exquise. La plus ravissante littérature, la musique la plus émouvante et, permettez-moi que je vous le disse, vous-même. Vous, qui en voyant votre photo, me rappelez les si jolies paroles que Swann dédiait a son idolâtrée Comtesse de Guermantes. Certainement a juger par vos photos il faut dire que vous n’avez pas cet étrange « profil ornithologique » aimait de Proust, mais vous êtes si ravissante même vue d’épaule avec vos jolies cheveux blonds et cette peaux lumineuse, évoquant celui-ci de Gilberte Swann, la fille rousse. que, vraiment, cette musique de Chopin que vous aimait semble faite a propos pour vous chanter.
On vous remercie par vôtre exquise sensibilité en nous offrant ces morceaux si évocateurs de nos aimés artistes..

Anonyme a dit…

Et bien la machine à compliments s'est mise en route, on dirait. Donc moi aussi je vous dis bravo, Mamzelle Lavinie - pour vos goûts d'abord. Prévert est beau, Prévert est grand, il a dit quelque chose qu'on peut méditer ces temps-ci : "Quand la morale fout le camp, le fric cavale derrière"...
Et puis j'aime bien aussi votre épaule, mais avec le temps vous pourriez varier l'angle je trouve, la perspective, le champ, en n'oubliant pas de recouvrir la chair ainsi dévoilée de la même étoffe, hein !... :-)

la. a dit…

Román: Merci, merci beaucoup! Je ne peux malheureusement pas profiter de vos écrits, car je ne comprends pas l'espagnol...

delest: En effet. Il semblerait qu'il y ait comme un effet boule de neige.
Prévert!... J'aime sa poésie. C'est tellement simple que cela nous touche dans sa vérité. Si tu lis l'allemand, je te conseille le 'jeune' (40 ans, pour un écrivain, c'est jeune, allez!) Thomas Kunst. Il a cette même candeur, et l'amour pour la beauté pure, quotidienne.
Eh, j'étais en maillot de bain, quand-même, oh!!! D'ailleurs, c'était en début avril, il faisait pas très chaud, on venait de se baigner dans le lac glacial dont nous étions sortis rouges comme des écrevisses (même si les écrevisses qu'il y a dans ce lac-là sont plutôt gris-beige).

Anonyme a dit…

De quoi tu me causes, avec ton maillot de bain ??? Si on ne peut même plus rêver tranquillement... :-(

la. a dit…

delest!