mardi 24 juin 2008

La fondation Beyeler voyage entre Paris et New-York avec Fernand Léger

Une affiche au caractère presque martial, quelque chose d'un Pop'Art encore à ses premiers balbutiement...

Ce n'est finalement pas tant l'exposition temporaire consacrée au peintre français Fernand Léger qui nous a fait revenir à Bâle que la promesse des quelques beaux Picasso, Kandinsky et Giacometti que possède la fondation Beyeler.

Lundi matin 08:00, soleil déjà de plomb, les mots croisés dans le train (il me manque notamment une révolution en deux lettres ainsi que le peintre français suivant: ... ... ... r ... g ... ... ... Si quelqu'un trouve!)

Bâle, un train qui couine et frôle la frontière allemande. Basel Badischer Bhf et c'est l'Allemagne à fleur de peau. Puis Riehen, ses belle maison patriciennes, ses cours pavées et ombragées, et cachée au milieu d'un parc luxuriant, la fondation, œuvre de l'architecte Renzo Piano. Un pavillon emmitouflé de fraîcheur, un bassin, des nymphéas roses, des pelouses et une roseraie parfumée.

Sind Sie unter 19? et j'ai la (bête) franchise de répondre que non, on a 21 ans. Et voilà! On aurait pu payer 2.- de moins. Mais.

L'intérieur est extrêmement bien conçu, la lumière filtre à travers le toit, les toiles protégée par un vitrage n'ont pas, comme au Kunstmuseum, la fâcheuse tendance de se cacher derrière des reflets.
D'emblée, nous somme accueillies par deux Van Gogh, puis Degas, Bonnard, un poignée de Picasso, quelques Braque, le gai Kandinsky, les femmes de Matisse, Gauguin, des figurines de Giacometti (le monsieur sur les billets suisses de 1'000.-), Klee, Miró. Et, comme une apparition dans une salle toute blanche, une baie vitrée donnant sur l'étang aux nymphéas et le parc verdoyant, et un grand sofa crème: un triptyque de Monet. Les Nymphéas. Grandiose.

Puis viennent les salles dédiées à Fernand Léger, le grand nom du modernisme avec Picasso et Braque. Bon, soit. Là où Braque et Picasso innovent tout en restant dans le domaine de l'art, Léger prend lui une direction qui pour moi va vers l'image synthétique, le 'design par ordinateur'. Je n'aime pas beaucoup cet art très brut et massif.
L'artiste peintre français était fasciné par le progrès. Cela se retrouve dans ses toiles, dont de nombreuses figurent des éléments de mécanique, de construction, de ville américaine aux mille grattes-ciel. Cet engouement quasi obsessionnel du progrès technique allié au style massif et épuré ne sont pas sans me rappeler les statues de l'URSS stalinienne...

Fernand Léger (1881-1955) originaire du nord de la France, s'inscrit dans les pionniers du cubisme, bien qu'il n'évolue par la suite pas dans la même direction que ses compères Braque et Picasso. En fait de cubisme, il faudrait plutôt parler de 'cylindrisme' ou 'tubisme'. Il y a une volonté très forte de tri dimensionisme et une recherche de couleur très pures, souvent combinées avec diverses nuances de gris. A mon sens, on peut voir en lui le père du Pop'Art.

Au final, mon sentiment face à ce peintre avant-gardiste n'a pas changé, ce qui ne m'a pas empêché d'avoir du plaisir de découvrir un nouvel artiste, lequel a lui aussi, comme Soutine, travaillé à la Ruche. Et puis il y avait la flopée de toiles de la fondations. Et les Nymphéas.

Plus tard, le pic-nic à l'ombre, un semblant de sieste dans l'herbe, le tramway vert, Claraplatz, les librairies et les pieds dans le Rhin. Marktplatz et une glace. Und zurück zum basler Hauptbahnhof. Dans le train, je mémorise les deux premiers vers de mon Pouchkine, et Momo'n me prend mon carnet pour vérifier si t'as bien appris. Elle lit à voix haute sa propre interprétation du cyrillique: Лруг (Droug)= Spuitsh. Rires.

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Les reproductions:

  1. Affiche de l'exposition: La grande Julie, 1945
  2. L'escalier, 1913
  3. L'équipe au repos (étude pour les Constructeurs), 1950

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