mercredi 17 septembre 2008

Océan mer (Alessandro Baricco)

Auteur: Alessandro Barrico
Titre original: Oceano mare
Première parution: 1993
Traduction: Françoise Brun

Quatrième de couverture:

Au bord de l'océan, à la pension Almayer, "posée sur la corniche ultime du monde", se croisent sept personnages au destin étrange et romanesque, sept naufragés de la vie qui tentent de recoller les morceaux de leur existence. Mais leur séjour est bouleversé par le souvenir d'un hallucinant naufrage d'un siècle passé et la sanglante dérive d'un radeau. Et toujours, la mer, capricieuse et fascinante...
Avec une époustouflante maîtrise, Alessandro Baricco nous offre à la fois un roman à suspense, un livre d'aventures, une méditation philosophique et un poème en prose.


Mon avis:*****
un soir de juillet montpelliérain, j'ai apprivoisé la bibliothèque de Dodoré. Mon petit carnet moleskine à la main, je notai les titres et auteurs que je n'avais pas encore lu. Dodoré, sortie de la douche, m'avait dit alors en tirant un volume hors de l'étagère:
- celui-là, il faut que tu le lise. Il est magnifique. Il te plaira.

Dans mon Moleskine le stylo griffone: Baricco, Océan mer; absolument.
Jeudi passé, alors que je déambulais en ville après mon cours de piano, avec pour tâche de trouver un pantalon pour l'hiver, j'ai passé à la librairie.
Dans le bus du retour, il y avait Baricco, Murakami et Flaubert dans le baluchon. Et pas l'ombre d'un pantalon.

Avant même d'être sortie du bus, je savais que j'allais écrire à Dodoré pour la remercier de ce sage conseil: Océan mer, c'est un petit bijou. Pour ma part, j'ai été plus sensible au côté 'poème en prose' et 'méditation philosophique' qu'à l'aspect roman d'aventures, mais c'est tant mieux, je ne voue pas une passion particulière pour ce dernier type de littérature, alors que je n'ai plus besoin de dire mon amour pour la poésie. Ce roman poétique, quelque part presque un conte initiatique, nous invite dans un no man's land imaginaire, suspendu hors du temps - on ne saurait dire dans quelle période historique se déroule l'action, immobile et léger comme une bulle de savon, transparent comme le blanc des tableaux de Plasson peints avec de l'eau de mer pure.
Tous ont un rêve - vivre, trouver celle qui, réussir à peindre la mer - et un obstacle à surmonter pour y accéder. Et tous, là-bas, dans cet endroit à la limite entre la terre et la mer, entre le réel et la fiction, acquièrent la sagesse nécessaire pour marcher sur leur chemin de vie, leur fleuve.

Le style de Baricco est frais, léger, spontané et profond. Les phrases sont courtes, se coupent la parole parfois, ou restent en suspens. C'est n'est pas tant un livre que l'on lit qu'une histoire que l'on écoute. De temps à autre, le conteur précise une intention, souligne l'importance d'un mot, recourt à des techniques de narration pour bien faire entrer l'information dans le coeur de l'auditeur. On est comme au coin du feu par une veillée hivernale, l'aîné de la famille remonte un peu le plaid:
- il était une fois...

4 commentaires:

Lucie a dit…

J'avais beaucoup aimé quand je l'avais lu mais je suis une fan de Barrico de toute façon. Ça donne vraiment le goût de le relire. Merci pour ce billet!

la. a dit…

Mais de rien!

Anonyme a dit…

Tiens, ta dernière phrase me fait penser à ce qu'il a écrit, dans "Châteaux de la colère" : "L'unique, la plus douce protection contre toutes les peurs c'est celle-là - un livre qui commence."
Il est vrai qu'un blog qui continue n'est pas mal non plus. Ne voudrais-tu pas commencer ton prochain billet par : "il était une fois" ? ça y est, j'ai préparé le plaid ...

la. a dit…

Oh, mais je ne sais pas raconter les histoires. Seulement les écouter.