mardi 23 septembre 2008

Kafka sur le rivage (Haruki Murakami)

Auteur: Haruki Murakami
Titre original: Umibe no Kafuka
Première parution: 2003
Traduction: Corinne Atlan


Quatrième de couverture:

Kafka Tamura, quinze ans, s'enfuit de sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui. De l'autre côté de l'archipel, Nakata, un vieil homme amnésique décide lui aussi de prendre la route. Leurs deux destinées s'entremêlent pour devenir le miroir l'une de l'autre tandus que, sur leur chemin, la réalité bruisse d'un murmure enchanteur. Les forêts se peuplent de soldats échappés de la dernière guerre, les poissons tombent du ciel et les prostituées se mettent à lire Hegel. Conte initiatique du XXIe siècle, Kafka sur le rivage nous plonge dans une odyssée moderne au coeur du Japon contemporain.


Mon avis: ****
D'habitude, je préfère m'occuper des grands classiques de la littérature occidentale, mais là, elle en avait parlé à plusieurs reprises, et comme elle est une fille bien, je me suis dit que ce roman japonais était peut-être bien lui aussi.
En fin de compte, ce sont un peu plus de six cent pages que j'ai tournées en moins d'une semaine, donc un roman qui se lit très vite - trop vite. Moi qui aime prendre le temps, relire plusieurs fois un paragraphe, ici, je n'ai pas réussi à prendre mon temps. Un langage trop facile d'accès? - J'aime beaucoup devoir vérifier plusieurs fois le sens de certains mots dans le dictionnaire, ici, l'occasion ne s'est jamais présentée.
Par contre, j'aime beaucoup les récits initiatiques, le recours aux symboles, la dimension surréaliste, les allusions à la Grèce Antique, les théories sur l'Archiduc de Beethoven et la sonate en fa de Schubert, les discussions sur Platon et Kafka. Murakami a une très grande culture, c'est un plaisir de le découvrir dans son roman.
L'univers dans lequel évoluent les personnages de Kafka sur le rivage est d'une esthétique très japonisante, simple, épurée, harmonieuse. C'est propre et bien rangé. L'importance du ciel, le cornouiller qui bruisse dans le vent du soir, les thés qui se déclinent verts, noirs, aux herbes, l'hygiène de vie de Kafka Tamura.
Je ne sais pas s'il s'agit de grande littérature, mais en tout cas, c'est un roman qu'on a beaucoup de plaisir à lire dans l'adolescence ou la post adolescence, une manière originale et plein de fine érudition d'illustrer une quête de personnalité. Un roman que j'ai de ce faitaimé lire, mais qui ne présentera pas forcément un intérêt particulier pour un adulte ou une personne âgée. Mais - ce n'est là qu'une hypothèse non vérifiée.

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Je vais sans doute instaurer un peu de bilinguisme dans cet espace virtuel: tous les mercredis, ce sera Deutscher Mittwoch, les articles y seront rédigés dans la langue des Teutons. Pour les Allemands qui aterrissent ici et doivent fournir l'effort de lire des notes exclusivement écrites en français. Et puis mercredi, parce que c'est mon jour allemand à la fac, avec deux cours de musico donnés en allemand, et un cours de germanistique - en allemand aussi, bien évidemment.

Bon, et puis sinon, deux mauvaises nouvelles.
Tout d'abord les deux cours de musico qui tombent demain, la professeur sera absente.
Et puis j'ai encore acheté un livre. Zauberberg de Thomas Mann. (Oui, rien que ça.)

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Quoi, deux mauvaises nouvelles...
La première, d'accord, mais la deuxième, on s'en fiche du porte-monnaie, eh !
De toute façon, ce ne sont que des billets imprimés et des pièces frapées à l'effigie de miss suisse, donc hein...nan mais vraiment...

la. a dit…

En théorie, oui. Mais en vérité, j'aimerais éviter de dormir dans un carton, à Paris. Et puis j'ai toujours un pantalon à acheter. Et absolument pas le temps de me plonger dans ce monument de littérature philosophique. Il paraît que c'est la plus belle chose jamais écrite. Si on parvient à comprendre la langue soutenue et les idées abstraites.
On verra si je fais partie des élus ou non.

M. S-C a dit…

Ce livre m'a toujours attirée. Là tu me donnes vraiment envie de le lire (ou plutôt encore plus envie de le lire).

la. a dit…

Eh bien! Une bonne excuse pour faire une petite pause avec un livre facile d'accès.
;o)

Anonyme a dit…

Tiens, il a écrit : "Qui n'aime point les vers a l'esprit sec et lourd".
Pour toi, une petite raison de l'apprécier quand même, non ?

Anonyme a dit…

Mince alors, je me suis trompé de rubrique. Ce commentaire est plutôt destiné à Candide, de Voltaire. J'en profite pour te souhaiter bonne hibernation. Si tu mets le nez dans la Montagne Magique, Hans Castorp et Clawdia Chauchat vont te retenir pendant un temps certain !

la. a dit…

Voltaire a dit des choses intéressantes, mais lorsque non seulement j'ai un sérieux problème avec le personnage, mais en plus je ne ressens pas d'affinités particulières avec son style, eh bien... cf. Céline!

Pour Zauberberg, je cultive momentanément le plaisir de l'expectative. Il m'adresse son sourire le plus fatal, couché entre Stendhal et Montaigne.

(Puis niveau pavé, j'ai Die Welt als Wille und Vorstellung qui me surveille également de mon étagère à philosophie. Double hibernation, de quoi tenir dans mon terrier jusqu'au retour des beaux jours.