jeudi 11 septembre 2008

Horowitz et mon père (Alexis Salatko)

Auteur: Alexis Salatko
Titre original: Horowitz et mon père
Première parution: 2006
Traduction: -

Quatrième de couverture:

Deux jeunes garçons apprennent le piano à Kiev. L'un, Vladimir, surnommé "Feuille de chou" est petit et laid. L'autre, Dimitri, est beau et séduisant. Les deux sont très doués. La révolution russe de 1917 les précipite dans le vaste monde. Dimitri, Russe blanc défait par le communisme, finira en banlieue parisienne au terme d'une vie médiocre, tendrement familiale, mais en ayant toujorus cultivé la musique comme une fleur rare. Vladimir, juif que le nazisme a poussé vers l'Amérique, est devenu le célèbrissime Vladimir Horowitz, que le monde entier adule, mais dont la vie personnelle flirte avec l'enfer.




Mon avis: **
Vous voyez qu'il m'arrive parfois de ne pas aimer une lecture!
J'ai trouvé ce roman très, très, très simpliste. Un règlement de compte avec le pauvre Horowitz, qui n'a rien demandé. Je ne suis pas une grande admiratrice de Horowitz, j'attends encore et toujours une illumination qui ne vient pas, mais de là à le descendre de façon aussi radicale que gratuite!...
Un livre très court, imprimé en caractère énormes, que j'ai lu en une après-midi, dans le train pour Lucerne, et qui ne m'a pas touché. Je suis resté à la surface des pages, incapable d'entrer dans le livre pour converser avec les personnages. Salatko a verrouillé la porte par son style fade, ses comparaisons niaises et ses protagonistes trop clichés. Le pianiste super-doué (le plus doué du monde) qui ne joue que pour sa femme, arrête de jouer pendant des années, mais jouera toujours mieux que Horowitz qui s'entraîne dur tous les jours, sa femme, douce, sois belle et tais-toi, sa mère en marâtre digne de Cendrillon, et Horowitz, petit, laid, ridicule, gâteux, superficiel.
Je pense que l'idée de départ est intéressante, les caractères des personnages également, mais Salatko a mal utilisé ses matiériaux, rendu trop noir/blanc. Un roman tout en nuances de gris subtiles aurait pu me plaire vraiment.
Dommage.
(Pour celles et ceux que le roman intéresse malgré tout et qui vivent à Neuchâtel, je vais le ramener tantôt à la bibliothèque publique, il y sera donc consultable.)

Une critique parue sur Lire:, bien plus élogieuse que la mienne, bien qu'elle ne lui aie donné que deux plumes sur quatre:
Sur une photo de classe datant de 1915, deux élèves du Conservatoire de Kiev sont côte à côte: Dimitri Radzanov, beau gosse aux yeux vifs tient la vedette près de son camarade Vladimir Gorovitz, dit «Face de chou», un gringalet qui ne paye pas de mine. Dimitri a toutes les chances de faire carrière, il en a le talent mais pas l'ambition. C'est donc «Face de chou» qui deviendra une star du piano sous le nom de Horowitz. Presque quarante ans plus tard, le fils de Dimitri, Ambroise, décide d'emmener son père à New York pour assister au jubilé de son ancien codisciple au Carnegie Hall. Ce voyage est aussi un prétexte pour revenir sur la famille Radzanov, ses passions, ses échecs et ses inconséquences. Ambroise a connu par sa grand-mère, Anastasie, les années russes, la Garde blanche, la fuite de Kiev et l'exil. Anastasie, vieille dame caractérielle vêtue de renard bleu et gantée de léopard, aura l'éternelle nostalgie d'une époque où son fils pouvait prétendre à la gloire. Ce monstre d'égoïsme déverse sa haine sur Violette, joyeuse Méditerranéenne qui a eu le culot d'épouser son préféré. A Chatou, Dimitri travaille comme chimiste chez Pathé Marconi. Un pianiste fabriquant des disques pour ses confrères, c'est un comble

Dans Horowitz et mon père, on croise Marcel Aymé et le docteur Destouches avant qu'il ne devienne Louis Ferdinand Céline. Les amis russes se retrouvent le soir pour partager le samovar et les pigeons aux petits pois. Et, surtout, il y a la musique qui continue de tarauder Dimitri. Alexis Salatko réussit un roman inspiré, enjoué et nostalgique. Ses personnages sont tous portés par des sentiments extrêmes, des passions irréversibles ou des haines vigoureuses. Dans chaque livre d'Alexis Salatko, on est séduit par ce mélange de tendresse et de piquant. L'écrivain est tour à tour un observateur pointu et un sentimental confondu d'amour pour ses héros. Il les incarne tous, les perdants trop fragiles, les enfants ébahis, les aïeules insoumises, et les offre à ses lecteurs comme on propose de feuilleter un album de photos légèrement sépia.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Fade, niais, gratuit, simpliste, cliché... Voilà une exécution dans les règles, Mademoiselle Lavinie. Mais je connaissais déjà ta capacité à cogner fort !
Tu dis que tu vas le ramener à la bibliothèque. J'espère que ce sera effectivement dans les rayonnages.
Et non pas directement dans un certain petit endroit, au fond du couloir à droite...

la. a dit…

Rhô!
C'est vrai, je suis assez radicale. Sois j'aime, sois je n'aime pas. Là, je n'ai plutôt pas trop aimé.
(en même temps, il s'agit du livre, et donc pas nécessairement de tous les livres de cet écrivain)(et puis la préface par Polanski est très jolie).