mardi 15 juin 2010

Oblomov (Ivan Goncharov)

Entre les discussions interminables devant l'institut de musicologie, les folies avec ma nouvelle colocataire, les pulsions culinaires, les exposés et le travail jusqu'au petit matin, le temps pour lire s'est réduit à un minimum déjà presque plus vital. D'autant plus que depuis que je vis à Vienne, j'ai troqué mes trois heures de train quotidiennes durant lesquelles j'avalais volontiers une bonne cinquantaine de pages contre dix minutes de bicyclette.
Je doute avoir dépassé les 10 romans lus depuis janvier. Mais au moins, que de bonnes lectures!
Parmi elles, Oblomov, roman que je me réjouissais de lire depuis longtemps, jamais trouvé en librairie jusqu'à ce jour de fin d'hiver où je l'ai découvert dans un bac de livres au rabais. Deux euros pour mon Ilya Ilich!


penguin classics, 496 pages


Quatrième de couverture:

The sly, subversive side of the nineteenth-century Russian literary character -- the one which represents such a contrast to the titanic exertions of Tolstoy and Dostoevsky -- was most fully realized in Ivan Goncharov's 1859 masterpiece, OBLOMOV. This magnificent farce about a gentleman who spends the better part of his life in bed is a reminder of the extent to which humor, in the hands of a comic genius, can be used to explore the absurdities and injustices of a social order.

Mon avis: *****
Je m'attendais à beaucoup, j'ai même encore été surprise en bien. L'histoire est d'une grande finesse, les caractères analysés et décrits avec un soin méticuleux propre à la littérature russe. Oblomov, c'est ce jeune homme doux et intelligent, avachi sur son sofa. Oblomov, c'est ce révolutionnaire du dimanche. Rien ne résiste à sa paresse, toutes les excuses sont bonnes pour repousser le moment où il faudra, d'un geste adroit, glisser les deux pieds simultanément dans les pantoufles. Ivan Goncharov (1812-1891) publie son roman en 1859, et celui-ci jouit immédiatement d'une grande popularité. Oblomov incarne cet aristocrate oisif, tombé dans l'apathie la plus totale, facile à duper en raison de sa paresse. Être ou ne pas être- Oblomov répond non, et seule Olga réussira à le faire douter un peu de cette réponse, sans toutefois parvenir à l'ébranler totalement. La popularité de ce récit est telle que l'on emploie en Russie le terme que l'ami Andrey Stolz invente pour décrire et insulter Ilya Ilich Oblomov: Oblomoverie, en russe Обломовщина (Oblomovshchina), désignant une personne dans un état de profonde inertie, proche du personnage de Goncharov. Un récit qui interpelle, qui dénonce la part d'oblomoverie qui sommeille en chacun de nous, un récit qui oeuvre comme l'ami fidèle, l'allemand Stolz, qui vient réveiller Oblomov: c'est maintenant ou jamais.

2 commentaires:

Gabriel a dit…

Je l'ai en ma possession depuis longtemps déjà mais j'ai la flemme de le lire. J'ai pensé qu'avec l'adaptation cinématographique (signalé d'ailleurs ici-même: http://lavinie.blogspot.com/2010/01/confessions-dun-bourgeois-sandor-marai.html?showComment=1265972892905#c5463107713398393118), cela passerait plus facilement (le début est excellent) mais j'ai jeté l'éponge au bout d'une vingtaine de minutes. Il me faut préciser: je ne suis pas en train de taper ce message avachi sur mon sofa.

la. a dit…

La flemme de lire l'histoire d'un flemmard- j'aime assez! Oh, mais Oblomov quittera son sofa, faut pas croire!