lundi 7 septembre 2009

La mort du roi Tsongor (Laurent Gaudé)

J'ai fait un excès de zèle ce matin. Je me suis levée à 5h30 parce que je voulais faire plein de choses et que je voulais avoir le temps de les faire. J'ai manifestement oublié que j'étais encore en vacances. Résultat, à 10h j'avais terminé toutes ces choses ultra-importantes, et maintenant, il faut bien que je m'occupe.
J'avais été prise dans les mailles d'un filet de lecture, il y a quelques mois. Une carte avec deux adresses, la première à qui envoyer un livre, la seconde à copié sur six nouvelles cartes sur lesquelles ont aura ajouté sa propre adresse, que l'on enverra à six amis lecteurs, qui feront de même. Au final, tu as donc perdu un livre et gagné 36 nouveaux. Théoriquement. Pratiquement, (et heureusement aussi) je n'ai reçu qu'un seul livre, dont voici ma critique:


livre de poche, 219 pages


Quatrième de couverture:

Dans une Antiquité imaginaire, le vieux Tsongor, roi de Massaba, souverain d'un empire immense, s'apprête à marier sa fille. Mais au jour des fiançailles, un deuxième prétendant surgit. La guerre éclate : c'est Troie assiégée, c'est Thèbes livrée à la haine. Le monarque s'éteint ; son plus jeune fils s'en va parcourir le continent pour édifier sept tombeaux à l'image de ce que fut le vénéré -et aussi le haïssable -roi Tsongor.
Roman des origines, récit épique et initiatique, le livre de Laurent Gaudé déploie dans une langue enivrante les étendards de la bravoure, la flamboyante beauté des héros, mais aussi l'insidieuse révélation, en eux, de la défaite. Car en chacun doit s'accomplir, de quelque manière, l'apprentissage de la honte.


Mon avis: ***
La Mort du roi Tsongor est un récit initiatique qui rappelle les tragédies classiques. Nous nous trouvons dans une Afrique primitive, belle, fière et sauvage. Dans son royaume fastueux, conquis par le feu et le sang, le roi Tsongor s'apprête à marier sa fille unique, Samilia, à un riche et jeune prince. Mais ce bonheur ne tient qu'à un fil. Il y aura Katabolonga, le fidèle sujet, qui doit tuer le roi pour venger son peuple massacré. Il y aura Sango Kerim, l'ami d'enfance et fiancé secret de Samilia, revenu réclamer son dû. Avec la mort du roi Tsongor, ce sera une guerre impitoyable entre les deux rivaux de force égale. Tous les enfants du roi Tsongor périront, tous, sauf la belle Samilia et le cadet, Souba, envoyé par son père pour lui construire sept tombeaux disséminés sur l'immense royaume.
Le récit est très brutal, bestial même, des chairs déchiquetées, des corps brûlés, des visages en bouillie. L'idée en soit est intéressante - le salut par le don de soi - mais l'importance attachée à la description obsessionnelle du carnage entre les deux prétendants est à mon sens démesurée. Il me semble qu'il aurait été plus intéressant d'analyser davantage les personnages de Samilia, Souba et Katabolonga, car au final, on referme le livre en ayant l'impression d'avoir lu un livre de guerre, et que le récit initiatique s'est déroulé furtivement dans les coulisses.

3 commentaires:

'tite Gogole a dit…

Tu m'as donné très envie de le lire, alors que je suis déjà débordée ! Haaaaaaaaaaaaaaa !!

Sinon, c'est quoi "les mailles d'un filet de lecture" ? Ça a l'air sympa comme concept (quoique pas très au point).

la. a dit…

Même pas besoin de lire ton commentaire pour deviner que tu baves d'envie de lire ce récit sanguinaire (je préfère nettement l'Enéide, c'est tellement plastique que ça devient naif et grotesque)
Bon, le livre n'est pas très long, toi qui tournes les pages plus vite que ton ombre, ça te prendra une après-midi!

Si si, ça marche, mais lentement: j'ai reçu coup sur coup deux livres! Envoie-moi un mail avec ton adresse, et je te refile la patate, il me restait de toute façon une personne à trouver à l'étranger (j'ai adopté une politique d'expansion).

Leiloona a dit…

Je n'ai pas eu la même impression que toi : le récit initiatique est tout de même bien présent. Et puis, Gaudé possède une écriture très forte. J'aime beaucoup cet auteur.