jeudi 11 septembre 2008

Faust (Johann Wolfgang von)

Auteur: Johann Wolfgang von Goethe
Titre original: Faust I
Première parution: 1808
Traduction: -

Quatrième de couverture: -
[en lieu et place, un extrait:]

Margarete.

Tag! Ja, es wird Tag! der letzte Tag dringt herein;
Mein Hochzeittag sollt es sein!

Sag niemand, dass du schon bei Gretchen warst.

Weh meinem Kranze!

Es ist eben geschehen!

Wir werdren uns wiedersehn;

Aber nicht beim Tanze.

Die Menge drängt sich, man hört sie nicht.

Der Platz, die Gassen
Können sie nicht fassen.
Die Glocke ruft, das Stäbchen bricht.

Wie sie mich binden und packen!

Zum Blutstuhl bin ich schon entrückt.

Schon zuckt nach jedem Nacken

Die Schärfe, die nach meinem zückt.

Stumm liegt die Welt wie das Grab!


Mon avis: *****
J'avais un professeur de littérature allemande qui a décrété, au premier cours, Wissen sie, ich verlange von ihnen keine präzise Daten, (...) Und sowieso, in deutscher Literatur gibt's nur drei Daten, die sie kenne müssen: 1749, die Geburt Goethes; 1832 seinen Tod; und 1808, die Erscheinung des Fausts. A ce moment, je ne savais pas encore que le Professor Würffel allait devenir très bientôt mon professeur préféré, j'étais un peu critique encore. Et j'ai pensé Va, c'est chic de n'exiger de nous que trois dates, Goethe est un chouette type aussi, mais tout de même, faut pas exagérer, ô grand et sérénissime professeur. Je n'avais donc pas retenu ces trois dates. Pas plus que je n'avais lu Goethe ou pris connaissance de l'intrigue de son Faust.
C'est mal. Très mal. Я знаю.
1749, 1808, 1832. Hop! dans la caboche ad aeternam.
Après avoir lu de toutes mes tripes Le Maître et Marguerite du Boulgakov, qui s'inspire grandement de l'oeuvre maîtresse de Goethe, il était temps d'extirper le mince livret jaune délavé de Reclam.
Je me sens un peu ridicule de vous faire une critique de la tragédie, ridicule voire blasphématoire. Ils sont des milliers à l'avoir fait avant moi et mieux que moi.
Faust fait partie de ces livres qu'il faut avoir lu. Si vous ne devez lire qu'un seul livre de la littérature allemande, sans hésiter: Faust. Imaginez un peu que serait votre culture littéraire si vous n'aviez lu, comme tout le monde au lycée, le roman de Tristan et Iseult*? Des foutaises!
La poésie de Goethe est extrêmement riche et imagée, il nous dit les choses par métaphores ou de manière détournée. On devine plus qu'on ne sait, et pourtant, c'est plus clair que s'il nous avait dit les choses noir sur blanc. Puis il a l'avantage de la langue germanique, qui possède beaucoup plus de mots que le français, et qui, malgré sa sonorité hop hop zack zack, a beaucoup plus de force et de passion. C'est la langue du Sturm un Drang, c'est la langue des grands romantiques, de Caspar David Friedrich à Schumann, en passant par Novalis. Le français, à côté, fait bien piètre figure (bien que ce soit une belle langue, noble et posée).
Une oeuvre donc déjà très romantique, l'amour qui unit Faust à Gretchen est la chose la plus belle et la plus poignante que j'aie lue.
Incroyable.

* Si tu n'as pas lu Tristan et Iseult, tu sais de quoi ta nuit sera faite.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Les français ont moins de mots, car ils ont de la pitié et de la considération pour tous les étrangers qui font l'effort d'apprendre leur langue.
Non mais !

la. a dit…

Ahem!
Sans doute est-ce pour cette même raison que le français se construit presque uniquement sur des "exceptions qui confirment la règle"?