Auteur: François Marie Arouet, dit Voltaire
Titre original: Candide ou l'optimisme
Première parution: 1759
Traduction: -
Quatrième de couverture: -
[en lieu et place, un extrait]
Pangloss enseignait la métaphysico-théologo-cosmolonigologie. Il prouvait admirablement qu'il n'y a point d'effet sans cause, et que, dans ce meilleur des mondes possibles, le château de monseigneur le baron était le plus beau des châteaux et madame la baronne la meilleure des baronnes possibles.
Mon avis: **Je ne dois pas être spécialement sensible à la littérature pré romantique, du moins, aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais apprécié 'plus que ça' les œuvres de cette période, que je devais lire au lycée. Diderot, Chrétien de Troyes, Madame de Lafayette, Rousseau... bof. Quoique, le moyen-âge a ses charmes, avec une candeur et une naïveté qui fait sourir, ou au contraire de belles passions tragiques qui font vibrer. Mais aux Lumières, je leur trouve un humour forcé et dédaigneux, beaucoup de mépris, beaucoup de larmoiement autours de la misère humaine. Beaucoup aussi de faites ce que je dis mais pas ce que je fais, et je me permets ici de citer l'exemple célébrissime d'un Rousseau auteur de L'Emile qui donne ses gosses à l'adoption et de vous conseiller un petit tour chez Doudou, qui vient de terminer elle aussi un Voltaire.
Le problème avec les lumières, c'est qu'ils sont obnubilés par leur sacro-sainte raison. Ca les amène a parler d'égalité, de liberté, et de tout un troupeau de belle valeurs, mais si je n'ai pas l'amour, cela ne me sert à rien. (I Cor. 13, 1-3). Autrement dit, ce n'est pas avec la seule raison que l'on peut rendre le monde et les hommes meilleurs. Parce qu'il suffirait que ma raison me dicte que ça ne me sert à rien de traiter le Juif, l'Arabe ou le Noir comme l'égal de moi-même, que c'est tellement plus simple de le tabasser, de le voler et de le réduire en esclave, pour que toute cette belle théorie des Lumières tombe à l'eau. Je peux traiter l'autre avec tolérance et politesse, si je n'ai pas l'amour, le jour où ma situation ne sera plus si rose, je ne vais certainement pas me gêner à persécuter cet autre, à trouver intolérable que lui mange de la viande tous les jours alors que je dois me contenter de pain sec. Est-il besoin de citer des exemples?
Donc voilà, mis à part que les belles phrases des Lumières sonnent creux à mes oreilles, Candide se lit facilement, et est un peu drôle au début, ou plutôt ironique. Et puis c'est bien écrit, au niveau de la langue.
6 commentaires:
Rassurant.
Ma soeur ne l'avait pas aimé non plus, et je l'ai comme lecture de Bac. Vais aller larmoyer vers mon petit prof, et prier très fort que ce ne soit pas SI embêtant que ça :/
En fait, ça se lit très bien Candide, et il y a des passages très drôles ... Cependant, à mon sens, il y a tout de même des longueurs (si si, dans un si petit livre). Disons pour être plus exacts que le propos s'essouffle un peu, au fur et à mesure. La première partie est géniale, les extraordinaires facilités de scénario prêtent à sourire, mais je n'ai pu m'empêcher de me dire que le message de Voltaire aurait pu être beaucoup plus pénétrant en un peu moins de pages. A mon humble avis ...
*Nibel, pourtant fervente lectrice de classiques
céline: Ca va, c'est riquiqui, à peine une centaine de pages.
:nebelheim: C'est vrai que les malheurs qui arrivent à Candide et à ses potes, ça va un moment, mais on finit par comprendre, faut pas pousser non plus.
Pas tout à fait à propos mais j'ai emprunté Evgeny Kissin à mes grands-parents : une véritable épiphanie ! Quant à Candide, je l'ai lu au lycée et je n'avais pas réussi à apprécier l'écriture voltairienne... à relire donc pour retrouver des dimensions qui m'ont échappées.
(tiens... ça me fait penser que je voulais le lire, l'Émile.
)
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