Von Stade, Araiza, Montarsolo, Desderi
Orchestra e coro del teatro alla Scala, Abbado
Deutsche Grammophon, 2005
En lavant le carrelage de la cuisine, il y a de cela quelques jours, j'écoutais Radio Swiss Classic, qui diffusait justement l'ouverture de La Cenerentola de Rossini. Un opéra que je connaissais très mal, exception faite de l'ouverture si entraînante, comme toutes les ouvertures de Rossini finalement. Quelques années plus tôt, je jouais une composition pour piano à quatre mains intitulée La Cenerentola, et qui, aux dires de la compositrice - Borislava Taneva, pianiste, compositrice et professeur bulgare, qui me donnait des cours lors de mon stage de musique de chambre en Bulgarie en 2005 et 2006 - s'inspirait grandement de l'opéra de Gioachino Rossini. A ce moment-là, j'avais dû la croire sur parole, la musique de ce conte m'étant encore parfaitement inconnue.
La Cenerentola était ensuite à l'affiche du répertoire de musique du XIXe à savoir pour l'examen d'histoire de la musique, et là, comme pour tous les opéras de Rossini, impossible de reconnaître les airs et encore moins de les ordonner dans l'oeuvre. Si j'étais tombée sur cet opéra lors de l'examen, j'aurais tout au plus pu bégayer ...Rossini...? et prier pour que le hasard me fasse prononcer le bon opéra. J'avais donc eu la lumineuse idée d'allier le visuel à l'auditif, pour me mettre ces airs dans la tête, once and forever, et de regarder l'opéra en question.
Seulement... Voilà.
Sept mois plus tard, par un après-midi frileux d'août, un bol de thé vert brûlant, et les rires en regardant l'opera-buffa de Rossini.
Musicalement parlant, je me suis plus raccrochée à l'orchestre, mené par la main à la fois passionnée et réfléchie du maestro Claudio Abbado. Des phrases généreuses, de la précision dans les détails, musicalité et technique s'allient dans une harmonie parfaite. Du côté de la scène, aucun chanteur ne m'a réellement convaincu. Tout au plus le Principe, avec un ténor très doux (la voix qui serait celle qu'a, dans mon imagination, le loup dans Le petite Chaperon Rouge après avoir mangé de la farine pour changer de voix), et les deux soeurs, qui ont l'avantage d'être aussi très bonnes commédiennes, sans peur du ridicule. Quant au personnage principal, Cendrillon, je l'ai trouvé trop pathétique, mal à l'aise dans les passages virtuoses typiques de Rossini, et franchement métallique dans les graves. Le beau-père a une voix typique de basse d'opéra bouffe, maladroite et comique (tollpatschig), et des mimiques incroyables. Il dégage une énérgie débordante et se prend au jeux avec un plaisir évident, ne laissant pas une occasion passer pour faire une nouvelle grimace. Peut-être est-ce un peu primaire, mais qu'est-ce qu'il est drôle!
Un petit bémol toutefois pour la mise en scène, dans laquelle les protagonistes tournent trop souvent le dos à la caméra, cette même caméra qui nous montre en détail la Scala de Milan pendant toute l'ouverture, alors qu'on aimerait tout de même apercevoir, ne serait-ce qu'une seule fois au moins, le visage de Claudio Abbado...
Et puis un opéra joué apparemment sans public, c'est si triste!
Carl LOEWE – Gutenberg & les archevêques zombies
Il y a 9 heures
10 commentaires:
Ce qui est quand même pratique dans l'opéra bouffe, c'est qu'on n'a pas besoin de sandwiches à l'entr'acte.
boh là là!... Vivement la rentrée, dis! Les vacances font du mal à ton humour.
Tu trouves aussi ? Mais je ne suis pas Rossini, moi. Je commence piano, piano... Comme ça, tout le monde peut suivre !
Ca va, tu commences déjà à faire crescendo.
:o)
Oui oui et pour l'andante j'ai aussi un petit nécessaire à chatouilles, mais zut alors ! il n'y a jamais que les petites grand-mères toutes poilues qui sont d'accord...
Ah, moi, j'adore cet opéra!!! Pour les enregistrements, je n'ai pas trouvé mieux que le DVD avec Cecilia Bartoli (je crois que c'était filmé dans un des opéras américains de province, la mise en scène est plutôt kitsch mais musicalement c'est convaincant). Et puis je l'ai entendu sur scène au théâtre des Champs Elysées avec Elina Garança (c'étaient vraiment son tout début)et Maxim Mironov, et c'était vraiment pas mal.
Pour "Bel raggio...", j'ai toujours aimé l'interprétation de Maria Callas pour son humour et son perfectionnisme (oui oui, c'est un air de mezzo mais elle le chante quand même). Elle l'a enregistré sur le tard, donc la voix vibre dans les aigus et le timbre y est trop âpre, mais le medium est merveilleux.
Ah oui bon, évidemment, quand la Bartoli s'y met, elle casse la baraque! Je vais voir si je peux trouver cette version à la fac.
Callas serait donc le contraire de von Stade, qui avait des aigus assez beaux, alors que les graves... hm.
delest: euh... O_o C'est de quoi que ça s'agit, oh!
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