samedi 28 mars 2009

Confessions d'un enfant du siècle (Alfred de Musset)

Je ne sais pas chez vous, mais ici, dans la campagne helvétique, le ciel est si lourd de pluie qu'il en semble tiré vers la terre. Alors on moud du café, on dispose deux biscuits sur la soucoupe et on verse un peu de lait dans la tasse colorée. Une journée parfaite pour avancer dans mes lectures - et mes travaux.

Folio, 268 pages


Quatrième de couverture:


Alors ces hommes de l'empire, qui avaient tant couru et tant égorgé.... se regardèrent dans les fontaines de leurs prairies natales, et ils s'y virent si vieux, si mutilés, qu'ils se souvinrent de leurs fils , afin qu'on leur fermât les yeux. Ils demandèrent où ils étaient; les enfants sortirent des collèges, et ne voyant plus ni sabres, ni cuirasses, ni fantassins, ni cavaliers, ils demandèrent à leur tour où étaient leur pères.Mais on leur répondit que la guerre était finie, que César était mort, et que les portrait de Wellington et de Blücher étaient suspendus dans les antichambres des consulats et des ambassades, avec ces deux mots au bas: salvatoribus mundi.

Alors il s'assit sur un monde en ruines une jeunesse soucieuse.


Mon avis: ****
Ce n'est là que ma deuxième lecture de Musset (!), la première ayant été Lorenzaccio, comme livre de bac. Je pense que j'ai préféré la pièce de théâtre à ce roman, qui est par moment réellement trop larmoyant pour moi. Toutefois, la fin élégante, noble même, sauve l'opus. Pour être sincère, je sais très bien qu'une grande part de mes réticences face à ce style parfois exagérément grandiloquent et pathétique vient du fait que je me sais parfaitement capable sinon de tenir les discours d'un Octave du moins de les penser et de les ressentir. Et voir cela par écrit me montre le ridicule de ses transports passionnés.
Mais pour en revenir aux Confessions, il me semble qu'il s'agit d'un roman clé dans la compréhension de la psychologie qui caractérise cette époque, faire le mal alors qu'on souhaitait pourtant de tout coeur faire le bien, comme Paul le disait déjà dans le NT. Musset a également rédigé une sorte de préface extrêmement intéressante et pertinente sur les causes de cette jeunesse soucieuse, et l'idée d'expliquer un mouvement artistique par des fait socio-historiques n'est pas sans me déplaire.
Dans tous les cas, un classique qu'il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie.

6 commentaires:

'tite Gogole a dit…

Tiens... C'est marrant, je suis en train d'étudier "les Marrons du Feu", dans les Premières Poésies.
Si tu cherches du Musset pas larmoyant, adolescent, impertinent, léger et frais, c'est chouette.

Candice a dit…

Oh et bien ma foi, je m'apprête à lire Lorenzaccio ... :)

Chr. Borhen a dit…

Le meilleur de Musset, selon moi, on le trouve dans ses lettres à Sand.

la. a dit…

Doudou,
Aha d'accord... c'est antérieur à son drame amoureux qui l'a perdu, donc? ;o)

Candice,
Tu devrais aimer. Moi en tout cas j'avais beaucoup apprécié, et je m'étonne qu'il n'en aie jamais été fait un livret d'opéra: ça termine en feu d'artifice sanglant, comme chez Verdi.

Christophe,
..dans la même lancée, je vais lire les lettres de Clara et Robert Schumann!

'tite Gogole a dit…

Voui. C'est pour ça que c'est bien :-P

la. a dit…

Doudou,
Ah oui, et en plus de la poésie! Je note.