Folio, 258 pages
Quatrième de couverture:
Nous sommes en 1773: en route pour un fortin perdu au milieu de la steppe, où il doit faire ses premières armes d'officier, Piotr Griniov voit surgir de la tempête de neige un vagabond dans lequel il reconnaîtra bientôt l'usurpateur Pougatchov.
Les aventures alors s'enchaînent. Dans ce premier roman qui est l'un de ses derniers chefs-d'œuvre, et qui ouvre l'âge d'or de la prose russe du XIXe siècle, Pouchkine a réussi à camper, à travers un roman d'amour à l'ancienne mode, un tableau plein de saveur de la société russe de la fin du XVIIIe siècle, et surtout à mettre en scène une relation paradoxale, mais symbolique, entre un représentant de l'élite européanisée de la nouvelle Russie et un homme du peuple incarnant l'élément national turbulent dont il est, bon gré mal gré, l'héritier.
Mon avis: *****
On me reprochera que c'est un roman à l'eau de rose, ultra-romantique et niais. Oui mais non. Parce que c'est Pouchkine. Evidemment, cela crève d'idéalisme. So what?! La noblesse des sentiments est quelque chose de beau que Pouchkine sait raconter. Ses personnages sont profondéments bons, parce qu'il faut croire en l'homme aussi, pas seulement le dénigrer. C'est le roman qui traduit l'âme russe: noble, généreuse, excessive parfois. Sombre aussi et sanguinaire. Cette Sainte Russie qui a une confiance dévote en la bonté de la famille impériale. Une Russie qui se refuse de voir le mal, préférant ignorer ce qui est plutôt que de perdre sa foi en l'humanité. La Russie de Pouchkine, c'est l'Allemagne de Goethe, exagérément. Et je me sens intimement liée par cet idéalisme inaltérable.
6 commentaires:
C’est charmant vous lire a nouveau. Malheureusement il n’est pas possible d’accéder a vos entrées de musique pour pouvoir mettre ce que vous disait des cafés ou grains de sel.
Quelle merveille votre Häendel-Sandrine Piau! Plus encore, cette merveilleuse cantata BWV 74 de Bach dans la voix superbe de Magdalena Kozena, laquelle, comme si se don du ciel ne fût suffisante, elle est, de plus, belle comme une fleur, avec la beauté de certaines sopranos (dans son moment Elizabeth Schwarzkopf).
Quant a la littérature, je suis agréablement surpris de votre bon goût et du fait qui une jeune fille comme vous lise encore le romantisme. Je tenterais de trouver le temps pour partager cette lecture de Pouchkine. J’avais lis a votre âge beaucoup d’auteurs russes, pas seulement romantiques, et mon préféré c’étais Chejov et sa profonde mélancolie slave, belle comme un nocturne de Chopin. Quant a votre réflexion sur Goethe, je viens de relire a nouveau (certainement cette fois a des petits morceaux) son Wilhelm Meister, a propos du « post » dans mon blog sur certains lieders de Schubert, ainsi que la profonde et mystérieuse attraction, vu des notre siècle, avec laquelle le personnage de Mignon avait fasciné le presque entier romantisme musical autour des ces vers de Goethe dans son Wilhelm Meister, les « chansons de Mignon : «Kennst du das Land» et «Nur wie die Sehnsucht Kennt».
Merci beaucoup pour nous faire songer, gentile Lavinie
Román
Quand je pense à celui qui a assassiné Pouchkine, je me demande si je ne vais pas demander la nationalité helvète, Gott verdammi !
J'ai plusieurs lectures russes qui m'attendent, impatientes sur mes étagères, mais je devrai attendre les vacances d'été pour m'y consacrer, entre autre : Le manteau et Le journal d'un fou de Gogol, Герой нашего времени de Лермонтов (en russe pour une fois !) et Guerre & Paix de Tolstoï...
Je vous ai adressé un message qui manifestement ne s'est pas enregistré. C'était mon coup de coeur : d'abord vous remercier d'avoir aimé les poèmes de Manoune et Mireille que j'ai publiés sur mon blog 'Connaissance du matin', ensuite vous dire une bonne fois que votre tempérament, vos goûts, votre style m'enchantent... Bon je ne suis pas un jeune homme : j'ai été professeur à l'ESR de Neuchâtel de 1969 à 1977 et j'ai même revu dernièrement d'anciens élèves qui ne m'avaient pas oubliés. Vous trouvez vraiment que Kissin a quelque chose à dire ? Sa virtuosité, d'accord, mais son intelligence de la musique de Beethoven, hum... RO
Román: J'avoue que si j'ai lu Tchekhov, alors ce n'était sans doute que fort peu. J'ai par-contre vu deux ou trois de ses pièces au théâtre, notamment Oncle Vania, que j'avais beaucoup apprécié. J'espère trouver le temps de connaître mieux cet auteur!
Goethe, je ne l'ai découvert que très tard, je n'ai que deux livres dans mon 'répertoire' (Faust I et Die Leiden des jungen Werther), que j'ai adoré les deux. J'ai vu en effet que vous aviez rédiger une note à propos de Schubert, mais comme je ne parle pas un mot d'espagnol...
delest: tu es vraiment une petite nature influençable! Assassiné! Dantess a tué Pouchkine dans un duel provoqué par le poète lui-même. On a retrouvé des documents qui attestent que Dantess aurait même cherché à éviter d'en arriver là... Fausses rumeurs propagées par les bolchéviks, bonjour!
Ultra bee: Guerre et paix! miam! Je l'ai lu comme cadeau, juste après mon bac. Ah! Quelle chance tu as de pouvoir lire en VO! Il faut absolument que j'apprenne le russe.
Raymond: Merci!
l'ESR? qu'est-ce que cela mange en hiver? C'est dingue, j'étais persuadée que vous étiez français, un vrai, un pur et dur, parisien peut-être, qui boit des cafés en lisant Le Monde et commence sa journée en revenant du boulanger avec une baguette sous le bras!
Oui, je crois que Kissin a quelque chose à dire. Il n'est plus tellement le virtuose russe d'il y a quelques années. Je crois n'être sensible à la virtuosité qu'en ce quelle permet au musicien de s'épanouir pleinement dans son message musical. Kissin / Davis offrent une vision assez originale des concerti de Beethoven. Je pense que leur interprétation du 4ème est très, très convaincante. Paradoxalement, c'était celle que j'aimais le moins à première écoute.
Sinon, dans les enregistrements de jeunesse, musicologiquement parlant, non, Kissin ne révolutionne pas nécessairement. Mais il n'empêche que nous devons avoir une vision ou une attente similaire de la musique, car il m'est impossible de rester de marbre lorsqu'il joue.
erratum: une vile faute d'orthographe s'est insinuée dans ma réponse à Román:
"J'ai vu en effet que vous aviez rédigé une note à propos de Schubert[...]"
Les erreurs de ce type me font dresser les cheveux sur la tête (je suis assez pointilleuse sur l'orthographe, ce qui ne m'empêche pas de faire énormément de fautes d'étourderie, puisque je déteste également me relire(!))
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