C'est chez Bruno que j'ai appris la bonne nouvelle: Medici-arts, le site qui avait diffusé - gratuitement et dans une très bonne qualité - l'intégrale des concerts donnés dans le cadre du Verbier Festival, Medici-arts, grâce à qui j'ai fait la découverte la plus post-mégalo-dantesque de tous mes vingt ans* , Medici-arts raccourci son nom et agrandi son offre!
Medici.tv que ça s'appelle maintenant. Et le site fourmille de milles vidéos. Chefs d'orchestre, concerts historiques, les plus grandes figures du violon et les géants du piano, tout y est.
Il faut aller voir. Vraiment.
Medici! vieni, vieni, vieni! (<- j'ai une longue journée derrière moi, et puis la fièvre me fait un peu délirer. Scusa mi.) Rien à voir mais lundi, j'étais à la Hochschule der Künste Bern ( kurz: HKB) pour écouter un cours du professeur Tomasz Herbut (on prononce Tomache, si comme moi, vous ne le saviez pas), et un petit Polonais jouait du Brahms. Quelque chose d'ultra connu, que ça m'a fait enrager de ne pas retrouver les références. [Note personnelle: ma tête est un vrai capharnaüm chaotique, il faudrait ranger un peu cet été.]
Bref. Je viens de tomber nez à nez avec Evgeny Kissin qui joue exactement ce Brahms. En passant: Simon, est-ce que c'est cette balade que tu joueras lundi soir? (Si oui, je te tape très fort en pensée.) Et puis, dites, les gens, pourquoi les doigts de Kissin ne tremblent pas quand il joue? Parce que moi, mes mains, c'est comme si j'avais le Parkinson, et le seul avantage que j'ai trouvé à ce jour, c'est pour le vibrato au violon ou au violoncelle: ça sort tout seul, c'est incredibeule but trou.
Toujours dans la youtioubophonie, j'ai vu qu'il y avait "mon" concert, ma première confrontation avec Kissin. Je ne peux que vous le mettre:
*L'article que j'avais écrit suite à ce choc:
samedi 4 août 2007
Евгений Кисин
Je cherche mes mots. Je cherche, sans trouver, depuis bientôt une semaine. A en croire que j'ai touché aux limites du langage verbal.
"La Musique comme moyen d'exprimer l'inexprimable" - Richard Wagner
C'était un hasard, dimanche soir dernier. En cherchant je ne sais plus quoi sur le ouèbe, j'ai atteri sur le site du Verbier Festival. Retransmission en live ici. Et subitement, je vois le grand maître avancer sur scène, se frayant un chemin entre les musiciens de l'orchestre. Kissin en direct, ça ne se loupe pas. Je branche les écouteurs pour une meilleure qualité sonore (oui, en effet, je trouve que la qualité des hauts-parleurs de mon portable est pitoyable). Silence. Quelle sera la pièce? Le chef regarde ses musiciens, lève la baguette. Les quatre accords de Do Majeur annoncent le 1er concerto de Beethoven. Mon concerto à moi (si vous ne vous souvenez pas, regardez ici). Je descends en coup de vent prendre la partition restée sur le piano. A mon retour devant l'écran, l'orchestre a quasi fini l'introduction, les mains du pianiste viennent prendre place au-dessus du clavier.
Et là c'est le coup de foudre.
Chaque note est travaillée avec soin, attaquée et quittée différemment de la note précédente. Un toucher incroyable, une sensibilité, un suivi de la ligne mélodique et une dextérité remarquable.
Malgré des critiques très peu flatteuses, reprochant notamment à Evgeny Kissin un tempo trop rapide, pas assez de respirations, trop de technique et pas assez de musicalité, ce concerto a été pour moi une expérience des plus marquantes dans ma vie.
Je suis tombée amoureuse de la musique, du piano, de Beethoven, du concerto, de Kissin. Pas juste un amour pudique comme avant. Avant, j'"aimais bien" la musique. Depuis ce concert donné dimanche soir dans la salle Médran à Verbier, c'est une relation passionnelle que j'ai avec la musique. La musique occupe ma pensée jour et nuit. Je l'aime jusqu'à en avoir mal. Mal parce que, comme le disait Rachmaninov, que je comprends enfin: "La musique suffit à toute une vie, mais toute une vie ne suffit pas à la musique". Ma vie sera trop courte pour la musique. D'autant plus que j'ai déjà gaspillé 20 ans de cette courte vie.
Cette passion a eu des effets secondaires très positifs. En plus de passer la moitié de mes journées à me promener dans l'univers noir et blanc du clavier, je me suis lancée avec un très vif plaisir dans les études affreuses, horriblement ennuyeuses de Hanon, et je ne vois pas passer l'heure d'arpèges, de gammes en tierces et octaves. (Pour ça, je sais que plus d'un apprenti pianiste deviendra vert de jalousie!). Et puis, comme le monde de la musique classique est un monde très élitiste, il faut d'urgence que je me remette un peu à compléter ma culture générale. Recommencer à lire les grands auteurs. Traîner un peu plus souvent dans les musées, expositions et autres manifestations culturelles.
Les vacances vont être très courtes!
2 commentaires:
Rien à voir je sais (pour changer), mais le costume blanc, jtrouve que ça lui va pas trop ^^
°Céline - il joue surtout son Brahms comme il a joué son Beethoven. Et ça, c'est pas bien, Brahms, c'est beaucoup plus lyrique que Beethoven-têtu-colérique. Il met des accents de fou partout, c'est insupportable.
Pour le costume, ne ne sais pas, peut-être que c'est son habit spécial festival (en opposition avec le traditionnel queue-de-pie noir mit papillon blanc et col amidonné des concerts de saisons)?
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