jeudi 19 septembre 2013

Schubert pour les petits-enfants

Il y a un CD que j'écoute volontiers quand je suis au magasin. Il avait atterri dans les bacs à la fin de l'hiver, je venais de choisir la sonate de Schubert que je voulais travailler durant le semestre à venir (la mineur, D 784) et l'enregistrement en questions m'avait presque fait changer d'avis et opter pour celle en la mineur,  D 845.

Label : Deutsche Grammophon
Date de parution : mars 2013
Durée totale : 83'24
Maria João Pires est la magicienne qui raconte Schubert à ses petits-enfants*. un Schubert plein de sensibilité poétique, tour à tour grave, doux ou pétillant mais toujours avec un demi sourire et une certaine insouciance généreuse même dans les passages les plus désespérés, Schubert comme on aime à l'imaginer ; Schubert comme on l'entend rarement.
La pianiste portugaise livre une interprétation magistrale de la sonate en la mineur D 845, avec une transparence qui n'est pas sans matière, une transparence pour ainsi dire palpable.
La grande sonate en si bémol majeur D 960, dont Richter et Brendel, pour ne citer qu'eux, avaient déjà effetués des enregistrements de référence, gagne sous les doigts de Pires une dimension nouvelle de rondeur sensuelle, une touche féminine qu'on ne retrouve dans aucun autre enregistrement.
Du corps et de la légèreté pour ces deux sonates de Schubert, dans l'équilibre parfait entre l'opulence et la retenue, que l'on écoute comme on caresserait un morceau de bois poli.

* Je reprends ici les mots que mon professeur a eu en tendant cet enregistrement à une autre étudiante, qui joue également Schubert.

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