samedi 2 février 2013

Tic, toc, choc, le baroque qui a la frite

Je tiens un scoop : J'écoute du Couperin pour le plaisir. Oui, Couperin pour le plaisir. Depuis que j'ai découvert l'enregistrement d'Alexandre Tharaud, je me lève une heure plus tôt pour mettre le disque et retourner sous la couette pour écouter Couperin en poussant des soupirs d'extase. D'ailleurs, à bien réfléchir, je crois que c'est même la première fois de ma vie que je parle de ce compositeur, parce qu'avant Tharaud, il était l'anti-orgasme absolu, un peu comme Scarlatti avant Horowitz. Alors voilà, parlons-en.

Label : Harmonia Mundi
Date de parution : mars 2007
Durée totale : 65'18
Couperin : Tic, toc, choc, Alexandre Tharaud

Pour cet enregistrement, Alexandre Tharaud dit avoir réuni les pièces les plus 'pianistiques' de Couperin, en mettant l'accent sur l'aspect ludique de certaines d'entre elles... (Harmonia mundi) Les barricades mistérieuses, aux airs de préludeouvrent le programme. Un timbre soyeux, épais, lourd et sombre comme du velours, surpris brusquement par les notes cristallines et lumineuses comme des gouttes de rosée étincelant au soleil de Tic, toc, choc ou les maillotins. Clarté des notes répétitives, staccato délicatement ciselé, une pièce virtuose. Tout au long du CD, Alexandre Tharaud semble s'amuser à varier les sonorités comme un acteur qui prend plaisir à interpréter différents personnages. Et il me semble que c'est dans cette joie de jouer que réside tout l'attrait cet enregistrement en particulier et du piano de Tharaud en général. Chaque pièce est une première fois, comme si le pianiste découvrait la musique à l'instant, et cet émerveillement spontané produit un jeu haut en couleurs et d'une sincère fraicheur. Le pianiste raconte d'ailleurs avoir à un moment de sa vie décidé de renoncer à posséder son propre piano et ne travailler plus que chez des amis. Il crée ainsi une situation de manque qui se traduit par une nécessité impérieuse de jouer. Et c'est exactement ainsi que sonne l'enregistrement : ce n'est pas joué "encore une fois", mais "enfin à nouveau".

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Pour les Autrichiens qui se promènent sur ce blog (bonjour !) : Tharaud sera de passage à Vienne avec le concerto pour la main gauche de Ravel, ce sera le 11 mai 2013 à 19:30 au Musikverein

3 commentaires:

Benoît Leprince a dit…

Impérieuse nécessité d'écrire ce billet enjoué ? ;-)

la. a dit…

Et ce n'est pas le dernier, j'ai un brouillon qui attend encore la prochaine écoute du CD choisi (qui est encore au magasin de disque dans lequel je travaille).

Gabriel a dit…

Il y a du beau chez Couperin...
http://www.youtube.com/watch?
v=94GxRBl0Hfk