Deuxième concert à Verbier, cette fois-ci dans le cercle plus restreint de l'église, pour une soirée dédiée aux Lieder de Schubert et Brahms.
© Bavarian State Opera |
Sylvia Schwartz ouvre donc le concert, avec beaucoup d'émotion, on la sent tendue, mais sans raison: elle traverse les pièces de Brahms avec aisance et un bon son, très clair, très pur, qui lui ressemble, elle qui se tient debout tout en blanc sur la scène, avec ses cheveux foncés qui contrastent avec sa peau blanche, et ses grands yeux plein de candeur. Peut-être un peu trop de vibrato à mon goût, mais nous dirons que c'était dû à sa nervosité. Je ne me souviens pas l'avoir entendue dans un opéra, mais j'arrive très bien à me l'imaginer en héroïne d'un opéra italien, dans un rôle léger, comme Zerlina, ou Oscar.
Anne Sofie von Otter, grande chanteuse que j'admire énormément, meilleur Rosenkavalier qui soit. Elle monte sur scène très vieillie par-rapport à la photo qu'elle a laissé publier, la peau bronzée et le cheveux très blonds. Sa voix aussi est vieillie, et l'émotion ne passe pas réellement, même si c'est chanté très bien, peut-être un peu trop bien, trop poli comme son, et cela tue l'élément vivant des Lieder.
Venait Prégardien, avec Schubert. L'intensité est à son comble déjà dans le premier Lied, Der Zwerg, mais malgré tout, il réussi encore à intensifier son chant, frôlant la limite de la douleur dans Im Bendrot. A ma grande surprise, il enchaîne assez rapidement avec le dernier morceau, dans lequel la tension retombe un peu, pour laisser une chance à Werba.
Le jeune Werba se fait une place, un timbre très beau, chaleureux, et une puissance remarquable, il fera certainement un excellent chanteur d'opéra. Son fort, ce sont plutôt les grands traits lyriques que les fioritures virtuoses, il est plutôt un calibre de grande salle. De lui également, je me promets encore beaucoup.
Quelques pièces jouée en quatre mains par Gerstein et Forsberg, comme des petits intermèdes instrumentals entre les pièces vocales, que j'ai jugé sans grand intérêt, pas que les pianistes aient mal joué, mais simplement qu'il considéraient sans doute eux aussi ces pièces comme secondaires au programme.
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