jeudi 7 octobre 2010

Brahms, Concertos pour piano et symphonies - 2ème partie

Rudolf Buchbinder

Second volet des concert du Tonhalle Orchester Zürich à Vienne, la salle est toujours aussi pleine. Cette fois-ci, c'est avec le concerto pour piano n°2 en Si bémol majeur op. 83 que s'ouvre la soirée. Buchbinder semble plus détendu, et l'orchestre nous fait rêver avec son son sombre, dans ce premier mouvement voilé, brumeux comme un matin d'automne, beau et triste à la fois. Des tempi peut-être globalement un peut trop rapides, et le même problème de sonorité de Buchbinder que le soir précédent, un son sec, étranglé, sans corps. Mais l'orchestre avec son aisance ramène à chaque fois dans la sonorité ambrée et épaisse, très bien équilibrée, donnée au départ. Le soliste surprend néanmoins par son agilité à soutenir le tempo donné par Zinman, dans les mouvements rapides, trouvant même un son très scintillant dans le second mouvement. Et à nouveau, il excelle dans le mouvement lent, en choeur avec le violoncelle solo, dans un jeu très raffiné.

Le programme se terminait avec la symphonie n°4 en mi mineur op. 98, dans laquelle l'orchestre retrouve sa relation privilégiée avec Zinman, qui semble se borner à leur donner l'impulsion du départ, puis à retenir ou au contraire lâcher les rênes de ses musiciens.

Brahms, Concertos pour piano et symphonies - 1ère partie

Retour au Musikverein pour deux soirs de Brahms, avec Rudolf Buchbinder et le Tonhalle Orchester Zürich dirigé par le chef titulaire David Zinman.
David Zinman
Premier concert avec une symphonie n°1 en do mineur, op. 68 qui s'éclate en contrastes. Zinman peut compter sur des musiciens extrêmement attentifs et précis. Il explore la richesse sonore que lui offre la première symphonie de Brahms, lui donne de la profondeur en mettant l'accent sur les basses, et peut compter sur l'orchestre pour oser des pianissimi si doux qu'on est pas sûr, depuis l'enclos des places debout, si l'orchestre joue réellement, ou si c'est le fruit de notre imagination. Il se laisse le temps de faire d'énormes crescendi, on sent qu'il connait ses musiciens et qu'inversement ceux-ci comprennent ses moindres gestes: la précision d'attaques est impressionnante et la qualité des vents rare.
Le concerto pour piano n°1 en ré mineur op. 15 a été tout aussi brillamment interprété par l'orchestre, avec des tempi  généreux, permettant à l'orchestre de déployer sa sonorité et au pianiste de montrer sa virtuosité. Buchbinder a su garder sa partie intacte, mais souvent au prix de trop de pédale ou d'un son dur, un peu haineux. Les passages lent, en particulier l'adagio, jouissaient en revanche d'un son très pur, avec beaucoup de poésie, et une parfaite fusion entre l'orchestre et le soliste, à donner les frissons.